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C dans l'airMusk : les milliardaires peuvent-ils réussir en politique ?
Décryptage & investigation
1 h 6 min
Français
Disponible jusqu'au 30/06/2025
Un départ et des questions pour Elon Musk. Le milliardaire américain a officialisé vendredi son départ de l'administration Trump après avoir annoncé quelques semaines plus tôt qu'il allait retourner à ses affaires de chef d'entreprise. Quelques mois après sa nomination à la tête du DOGE, ministère chargé de lutter contre le "gaspillage" de la dépense publique, celui qui s'était fixé pour ambition de faire 1 000 milliards de dollars d'économie à l'administration en est bien loin. Selon le site indépendant DOGE tracker, seuls 12 milliards d'économie ont été réalisés, notamment via des coupes massives dans l’aide internationale et des milliers de licenciements de fonctionnaires. Répondant aux rumeurs qui le disent en froid avec le président américain, Elon Musk a nié, assurant vouloir rester "l’ami et le conseiller" de Donald Trump qui lui a remis une clé en or, symbole que les portes de la Maison Blanche lui resteront toujours ouvertes. Pour Elon Musk, c'est un difficile retour aux affaires qui commence, lui qui a perdu plus de 100 milliards de dollars entre décembre et mars à cause de la hausse des droits de douane américains. Au-delà de sa fortune, ses déclarations en faveur de l'extrême droite ont entaché sa réputation et les ventes de Tesla s'effondrent en Europe comme au Québec. En France, on n'a pas attendu Elon Musk pour faire entrer des hommes d'affaires au gouvernement. En 1992, l'ancien patron de l'Olympique de Marseille Bernard Tapie était nommé de la Ville par Pierre Bérégovoy, avant de démissionner cinq mois plus tard. Plus récemment, c'est à Michel-Edouard Leclerc, patron des magasins Leclerc, qu'on prête des ambitions élyséennes. Celui dont le slogan, "lutter contre la vie cher", résonne déjà à travers la France n'a jamais caché son admiration pour son père qui s'était présenté trois fois aux élections législatives et même brièvement à une élection présidentielle. D'autres patrons se tiennent plus en retrait mais n'hésitent pas à influer sur le cours des élections. Cofondateur et principal actionnaire du groupe Smartbox, Pierre-Édouard Stérin, dont la fortune est estimée à 1,4 milliard d'euros, a lancé un projet, baptisé "Périclès", qui vise à aider le RN et LR à conquérir le pouvoir. Sa vision conservatrice de la société française et ses ambitions politiques inquiètent jusqu'à l'Assemblée nationale. Les députés l'ont convoqué à deux reprises au mois de mai, lors d'une commission d'enquête portant sur l'organisation des élections en France. Le milliardaire ne s'est jamais présenté. Pour ces grandes fortunes, la gestion de la fortune est très politique. Certaines décident d'ailleurs de déshériter leurs enfants, à l'image de Bill Gates qui a légué une grosse partie de ses 107 milliards de dollars à sa fondation. "Mes enfants vont recevoir des sommes généreuses importantes, mais ce n’est qu’un pourcentage", confirmait-il en février dernier dans l'émission 7 à 8. Et il n'est pas un cas isolé. Dix ans plus tôt, le chanteur Sting a lui aussi confirmé que ses enfants ne bénéficieraient pas de sa fortune de 225 millions d'euros, assurant vouloir leur rendre service : "Je ne veux pas laisser un héritage qui soit un fardeau" avait-il déclaré dans un journal britannique. Plus récemment, c'est l'héritière du groupe d'entreprises chimiques et pharmaceutiques allemandes BASF, Marlene Engelhorn, qui a reversé 92 % de son héritage (27 millions d'euros) à des associations. "L'héritage est une injustice", estime celle qui milite activement pour la taxation des plus riches. Pourquoi Elon Musk a-t-il quitté le gouvernement de Trump ? Son parcours politique pourrait-il inspirer des grandes fortunes françaises ? Comment ces ultra-riches gèrent-ils leur héritage ? Les experts :- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "L’horizon des possibles" - Raphaëlle Bacqué, grand reporter "Le Monde", auteure de "Successions" - Lou Fritel, journaliste politique "Paris Match" - Thomas Porcher, économiste, professeur à la Paris School of Business, auteur de "Le vacataire"- (en duplex) Olivier Lascar, rédacteur en chef "Sciences et avenir", auteur de "Enquête sur Elon Musk, l’homme qui défie la science"En savoir plusUn départ et des questions pour Elon Musk. Le milliardaire américain a
officialisé vendredi son départ de l'administration Trump après avoir
annoncé quelques semaines plus tôt qu'il allait retourner à ses affaires
de chef d'entreprise.
Quelques mois après sa nomination à la tête du DOGE, ministère chargé
de lutter contre le "gaspillage" de la dépense publique, celui qui
s'était fixé pour ambition de faire 1 000 milliards de dollars
d'économie à l'administration en est bien loin. Selon le
site indépendant DOGE tracker, seuls 12 milliards d'économie ont été
réalisés, notamment via des coupes massives dans l’aide internationale
et des milliers de licenciements de fonctionnaires. Répondant aux
rumeurs qui le disent en froid avec le président américain,
Elon Musk a nié, assurant vouloir rester "l’ami et le conseiller" de
Donald Trump qui lui a remis une clé en or, symbole que les portes de la
Maison Blanche lui resteront toujours ouvertes. Pour Elon Musk, c'est
un difficile retour aux affaires qui commence,
lui qui a perdu plus de 100 milliards de dollars entre décembre et mars
à cause de la hausse des droits de douane américains. Au-delà de sa
fortune, ses déclarations en faveur de l'extrême droite ont entaché sa
réputation et les ventes de Tesla s'effondrent
en Europe comme au Québec.
En France, on n'a pas attendu Elon Musk pour faire entrer des hommes
d'affaires au gouvernement. En 1992, l'ancien patron de l'Olympique de
Marseille Bernard Tapie était nommé de la Ville par Pierre Bérégovoy,
avant de démissionner cinq mois plus tard. Plus
récemment, c'est à Michel-Edouard Leclerc, patron des magasins Leclerc,
qu'on prête des ambitions élyséennes. Celui dont le slogan, "lutter
contre la vie cher", résonne déjà à travers la France n'a jamais caché
son admiration pour son père qui s'était présenté
trois fois aux élections législatives et même brièvement à une élection
présidentielle. D'autres patrons se tiennent plus en retrait mais
n'hésitent pas à influer sur le cours des élections. Cofondateur et
principal actionnaire du groupe Smartbox, Pierre-Édouard
Stérin, dont la fortune est estimée à 1,4 milliard d'euros, a lancé un
projet, baptisé "Périclès", qui vise à aider le RN et LR à conquérir le
pouvoir. Sa vision conservatrice de la société française et ses
ambitions politiques inquiètent jusqu'à l'Assemblée
nationale. Les députés l'ont convoqué à deux reprises au mois de mai,
lors d'une commission d'enquête portant sur l'organisation des élections
en France. Le milliardaire ne s'est jamais présenté.
Pour ces grandes fortunes, la gestion de la fortune est très politique.
Certaines décident d'ailleurs de déshériter leurs enfants, à l'image de
Bill Gates qui a légué une grosse partie de ses 107 milliards de dollars
à sa fondation. "Mes enfants vont recevoir
des sommes généreuses importantes, mais ce n’est qu’un pourcentage",
confirmait-il en février dernier dans l'émission 7 à 8. Et il n'est pas
un cas isolé. Dix ans plus tôt, le chanteur Sting a lui aussi confirmé
que ses enfants ne bénéficieraient pas de sa
fortune de 225 millions d'euros, assurant vouloir leur rendre service :
"Je ne veux pas laisser un héritage qui soit un fardeau" avait-il
déclaré dans un journal britannique. Plus récemment, c'est l'héritière
du groupe d'entreprises chimiques et pharmaceutiques
allemandes BASF, Marlene Engelhorn, qui a reversé 92 % de son héritage
(27 millions d'euros) à des associations. "L'héritage est une
injustice", estime celle qui milite activement pour la taxation des plus
riches.
Pourquoi Elon Musk a-t-il quitté le gouvernement de Trump ? Son parcours
politique pourrait-il inspirer des grandes fortunes françaises ?
Comment ces ultra-riches gèrent-ils leur héritage ?
Les experts :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "L’horizon des possibles"
- Raphaëlle Bacqué, grand reporter "Le Monde", auteure de "Successions"
- Lou Fritel, journaliste politique "Paris Match"
- Thomas Porcher, économiste, professeur à la Paris School of Business, auteur de "Le vacataire"
- (en duplex) Olivier Lascar, rédacteur en chef "Sciences et avenir", auteur de "Enquête sur Elon Musk, l’homme qui défie la science"